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compagnie de cent hommes porte le nom de fouck ; une escouade de dix, celui de toman. Ils ont toujours des gardes avancées pour se garantir de toutes sortes de surprises. Chaque cavalier mène dix-huit chevaux, dont les jumens font le plus grand nombre. Ils portent aussi en campagne leurs tentes légères pour se mettre à couvert des injures de l’air. Leur nourriture, dans ces expéditions, est du lait sec, qui forme une espèce de pâte. Ils font cuire le lait ; de la crème ils font du beurre ; le reste, ils le font sécher au soleil : chacun en porte dix livres dans un petit sac ; et le matin, lorsqu’on se met en marche, on en mêle une demi-livre avec de l’eau dans un petit flacon de cuir, où le mouvement du cheval en fait l’unique préparation pour le dîner. Dans les occasions où les Tartares attaquent une armée, ils voltigent de côté et d’autre, en se servant de leurs armes à feu ; quelquefois ils feignent de fuir, et chacun tire en fuyant. S’ils s’aperçoivent que l’ennemi s’ébranle, ils se réunissent pour le poursuivre ; mais, du temps de Marc-Pol, ils étaient mêlés avec d’autres nations dans toutes les parties de l’empire, ce qui rendait leurs usages moins uniformes.

La punition pour les petits larcins consiste à recevoir un certain nombre de coups de bâton, qui monte quelquefois jusqu’à cent, mais que le juge ordonne toujours par sept, c’est-à-dire que la sentence porte ou sept, ou dix-sept, ou vingt-sept, etc. ; mais s’il est question