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Cependant, si l’on considère que les maisons de Pékin n’ont qu’un étage, et que celles de Paris en ont pour le moins trois ou quatre, on doit juger que la capitale du royaume de France a plus de logemens que Pékin, dont les rues sont beaucoup plus larges, et les palais fort peu habités. Le père Le Comte n’en est pas moins persuadé que Pékin contient plus d’habitans, parce que vingt ou trente Chinois n’occupent pas plus de place que dix Parisiens ; sans compter que les rues de Pékin sont remplies d’un si grand nombre de passans, qu’en comparaison celles de Paris ne sont qu’un désert. Quelques auteurs ont écrit que les deux parties de Pékin ne contiennent pas moins de six ou sept millions d’âmes ; mais Le Comte ne donne à Pékin que deux millions d’habitans, ou le double de Paris.

Les deux villes sont ceintes d’un mur qui est fort beau dans la cité neuve, et digne de la plus grande capitale du monde ; mais dans la vieille cité, il ne vaut pas mieux qu’à Nankin et dans la plupart des villes de la Chine. Un cheval peut monter sur le premier par le moyen d’une rampe ou d’un talus qui commence de fort loin.

On compte neuf portes à Pékin : elles sont hautes et si bien voûtées, qu’elles soutiennent un gros pavillon de neuf étages, dont chacun est garni de fenêtres et d’embrasures ; le plus bas forme une grande salle pour les soldats et les officiers de la garde.