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dans une plaine très-fertile, à vingt lieues de la grande muraille. Cette ville, qui est presque carrée, est divisée en deux parties. Celle qui renferme le palais impérial se nomme Sin-tching, ou la ville nouvelle. Elle porte aussi le nom de cité tartare, parce qu’à l’établissement de la famille qui règne aujourd’hui, les maisons furent distribuées à cette nation, aussi-bien que les terres voisines et les villes à certaine distance, avec exemption de taxes et de tributs. La seconde partie de Pékin se nomme Lao-tching, ou vieille ville, parce qu’à la même occasion une partie des Chinois s’y retira après avoir abandonné l’autre, qui, suivant Duhalde, est la mieux peuplée des deux. Le Comte prétend au contraire que la cité chinoise a plus d’habitans. « Elle prit naissance, dit-il, lorsque les Chinois furent obligés de céder l’autre aux Tartares. Celle-ci avait quatre lieues de circuit ; mais toutes deux ensemble renferment un espace de six lieues de tour, sans y comprendre les faubourgs. » Le même auteur compte trois mille six cents pas pour chaque lieue, suivant la mesure ordonnée par l’empereur Khang-hi.

Paris a plus de beauté que Pékin, mais moins d’étendue. Sa longueur n’étant que de deux mille cinq cents pas, on ne lui trouverait que dix mille pas de circonférence, si sa forme était carrée. Paris ne surpasse donc pas la moitié de la ville tartare, et n’est qu’un quart de la ville entière de Pékin.