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La Chine est divisée en quinze provinces, dont la moindre est assez grande pour former un royaume ; aussi en portaient-elles le nom dans l’origine, et quelques-unes contenaient même plusieurs petites monarchies.

Quoique la province de Pé-tché-li ne s’étende point au delà du quarante-deuxième parallèle et que l’air y soit tempéré, les rivières ne laissent pas d’y être glacées pendant quatre mois, c’est-à-dire depuis la fin de novembre jusqu’au milieu de mars ; mais, à moins qu’il n’y souffle un certain vent de nord, on n’y ressent jamais ces froids perçans que la gelée produit en Enrope ; ce qui peut être attribué à la sérénité du ciel, qui, même en hiver, est presque toujours sans nuages. Il y pleut rarement, excepté vers la fin de juillet et au commencement d’août, qui est proprement la saison de la pluie ; mais il tombe chaque nuit une rosée qui humecte la terre. Cette humidité venant à sécher au lever du soleil, se change en une poussière très-fine, qui pénètre jusque dans les chambres les mieux fermées. Les voyageurs qui ont la vue faible sont obligés de porter un voile mince sur le visage.

Chun-tien-fou, qu’on a nommée Pékin ou Cour du nord, parce qu’elle est la résidence ordinaire des empereurs depuis qu’ils ont quitté Nankin ou la Cour du sud, vers l’année 1405, pour observer les mouvemens des Tartares, est la capitale de tout l’empire. Elle est située