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pour se former une idée générale des autres. Leur forme est généralement carrée, autant du moins que le terrain peut s’y prêter : elles sont ceintes de hautes murailles flanquées de tours. Plusieurs sont revêtues d’un fossé sec ou rempli d’eau. Dans l’intérieur on voit des tours, les unes rondes, d’autres hexagones ou octogones, hautes de huit ou neuf étages ; des arcs de triomphe pour l’ornement des rues ; d’assez beaux temples consacrés aux idoles, ou élevés en l’honneur des héros et de ceux qui ont rendu quelque important service à l’état. On distingue des édifices publics, plus remarquables par leur étendue que par leur magnificence. On y peut joindre un grand nombre de places et de longues rues, les unes fort larges, d’autres plus étroites, bordées de maisons qui n’ont que le rez-de-chaussée, ou qui ne s’élèvent au plus que d’un étage. Les boutiques sont ornées de porcelaine, de soie et d’ouvrages vernissés. On a vu plus haut que devant chaque porte est placée, sur un piédestal, une planche de sept ou huit pieds de haut, peinte ou dorée, avec trois grands caractères pour servir d’enseigne. On y lit souvent les noms de deux ou trois sortes de marchandises, et celui du marchand par-dessous, accompagné de ces deux mots : pou hou, c’est-à-dire, il ne vous trompera point. Cette double rangée de pilastres, qui sont placés à d’égales distances, forme une espèce de colonnade qui n’est pas sans agrément.