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pays du monde par la multitude de ses habitans, de ses cités et de ses villes ; par la sagesse des mœurs, la politesse et l’industrie, qui sont des qualités dominantes dans toutes les parties de l’empire, et par l’excellence de ses lois et de son gouvernement.

« Le commerce de la Chine consiste en or, en argent, en pierres précieuses, en porcelaines, en soies, coton, épices, rhubarbe, et d’autres drogues ; en thé, en ouvrages vernissés, etc. Le commerce intérieur est si grand d’une province à l’autre, qu’on n’a pas besoin de vente au-dehors. À la Chine, on ne compte pas moins de quatorze cent soixante douze rivières ou lacs, et de deux mille quatre-vingt-dix-neuf montagnes remarquables. Outre les oranges, les limons et les citrons, qui viennent originairement de cette contrée, on y voit l’arbre au vernis, l’arbre au suif, l’arbre à la cire, le bois de fer, dont on fait des ancres, sans parler de l’arbrisseau qui porte le thé. On y trouve le daim musqué et l’homme-singe. La dorade y est charmante, et le hay-sang extrêmement hideux.

» La terre entière n’a point de pays si célèbre par ses ouvrages publics, ni de pays par conséquent où le zèle du bien public ait tant d’ardeur. Entre les plus distingués, on compte la grande muraille, bâtie depuis dix-neuf cent soixante ans contre les Tartares. Elle a dix-sept cent soixante-dix milles de longueur, depuis vingt jusqu’à vingt-cinq