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vieillesse. On célébrait dans Pékin la fête de la nouvelle année ; il était arrivé à cette occasion plus de mille mandarins de toutes les provinces de l’empire pour se présenter à la cour et féliciter sa majesté impériale. Lange observe que l’ordre des mandarins contient cinq différens degrés. Ceux du premier rang furent admis dans la cour la plus intérieure du palais, d’où ils pouvaient voir, par la porte de la salle qui était ouverte, l’empereur assis sur son trône, et lui rendre leurs devoirs à genoux, avec les cérémonies établies par l’usage. Les mandarins de la seconde classe s’arrêtèrent dans la seconde cour, et les autres dans les cours suivantes, jusqu’à la cinquième. Le reste des officiers de l’empereur, qui n’étaient pas mandarins, demeura dans les rues en grand nombre, et rendit de là ses respects. Du plus distingué jusqu’au plus vil, ils étaient tous pompeusement vêtus en satin, orné de figures de dragons, de serpens, de lions, et même de paysages travaillés en or. Leur robe extérieure offrait sur le dos et sur la poitrine de petits carrés qui contenaient des oiseaux et d’autres bêtes en broderie : c’étaient les marques qui servaient à distinguer leurs emplois. Celles des officiers militaires étaient des lions, des léopards, des tigres, etc. Les savans et les docteurs de la loi avaient des paons, etc. Les envoyés de Russie et les jésuites furent reçus dans la première cour, entre les mandarins de la plus haute classe ;