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sage ouvert. Après l’avoir traversé, l’ambassadeur trouva, cinq cents toises plus loin, l’entrée de la grande muraille que nous décrirons plus tard.

L’ambassadeur rend compte d’un spectacle qu’on lui donna dans la ville de Galkan, résidence d’un mandarin, à quelque distance de la grande muraille. Pendant qu’Ides était à table, le principal comédien, se mettant à genoux devant le mandarin, lui présenta un livre de papier rouge, qui contenait en lettres noires la liste des comédies qu’il était prêt à représenter. Lorsque le mandarin eut déclaré celle qu’il choisissait, il baissa la tête jusqu’à terre, se leva et commença aussitôt la représentation.

On vit d’abord paraître une très-belle femme vêtue de drap d’or, et parée d’un grand nombre de joyaux, avec une couronne sur la tête. Elle déclama son rôle d’une voix charmante. Ses mouvemens et ses gestes n’étaient pas moins agréables. Elle tenait un éventail à la main. Ce prologue fut immédiatement suivi de la pièce qui roulait sur l’histoire d’un ancien empereur chinois dont la patrie avait ressenti les bienfaits, et qui avait mérité que le souvenir en fût consacré dans une comédie. Ce monarque paraissait quelquefois en habits royaux, et l’on voyait succéder ses officiers avec des enseignes, des armes et des tambours.

Pour intermède, on donna une sorte de farce représentée par les laquais des acteurs. Leur habillement et leurs masques étaient aussi plai-