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mariages et d’autres fêtes. Les barques qui servent au passage ou à la promenade sont couvertes d’un pavillon plat qui forme une espèce de chambre peinte avec beaucoup de propreté. Les bateliers sont dessus avec leurs avirons, et n’ont pas besoin de voiles, parce que l’eau a peu de profondeur. Les habitans de la ville viennent se réjouir le soir dans ce lieu avec leurs femmes et leurs amis, s’ils n’aiment mieux s’amuser à parcourir la ville dans des chariots.

» On voit à Quin-Sai un grand nombre de riches hôpitaux fondés par les anciens rois. On y transporte ceux à qui la maladie ôte le pouvoir de travailler ; mais, lorsqu’ils sont rétablis, on les oblige de retourner au travail.

» Les marchés sont remplis d’astrologues, qu’on va consulter à chaque occasion. Il ne se fait pas un mariage, il ne naît pas un enfant sur lequel on ne les interroge pour savoir à quel bonheur on doit s’attendre. À la mort de quelque personne de distinction, la famille, vêtue de toile grossière, accompagne le corps jusqu’au bûcher, avec des instrumens de musique et des chants à l’honneur des idoles. Elle jette dans le feu diverses figures de papier.

» La plupart des ponts de Quin-Sai ont une garde de dix hommes, cinq pour le jour et cinq pour la nuit. Dans chaque corps-de-garde on place un grand bassin sur lequel on frappe les heures, qui commencent au lever du soleil,