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ses, les jésuites entreprirent de les traduire en langue chinoise ; mais ce fut la source de plusieurs grandes difficultés, surtout à l’égard du troisième article, dont les pères Lauréati et Pereyra demandaient la suppression.

Mezza-Barba, dans une visite que le ta-jin lui rendit le lendemain, remit à cet officier les cinq articles de sa réponse. Les difficultés se renouvelèrent avec tant de chaleur, que le ta-jin, n’en ayant pas voulu remettre plus loin la discussion, réduisit ses objections par écrit, et souhaita que le ministre du pape y répondît sur-le-champ par la même voie. Il exigea d’abord une explication plus nette du troisième article. Son excellence lui répondit : « J’ignore si le cardinal de Tournon a fait naître ici quelque dispute ; mais je sais qu’il avait été envoyé par le souverain pontife, qui a donné son approbation à tout ce qui a été fait par ce cardinal pour maintenir la pureté de notre sainte loi. »

En second lieu, le ta-jin demanda, sur le cinquième article, quelles étaient les propositions que le légat pouvait faire à l’empereur pour l’avantage de sa religion. Mezza-Barba répondit : « Comme chaque jour peut amener de nouveaux événemens, je n’ai rien de particulier à dire actuellement sur cet article ; mais je demanderai en termes exprès que sa majesté impériale me permette d’exercer librement les fonctions de mon ministère, et qu’elle ordonne aux mandarins et à leurs sub-