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les missionnaires étrangers qui n’approuveraient pas les cérémonies chinoises. L’évêque de Canton fut chassé, et le légat relégué à Macao, pour y être gardé soigneusement jusqu’au retour des deux jésuites que l’empereur avait envoyés lui-même en Europe ; mais ce prélat mourut le 8 janvier 1710, après avoir été honoré de la pourpre romaine. Le 25 septembre de la même année, le tribunal de l’inquisition confirma le mandement du cardinal de Tournon ; et le pape ordonna aux missionnaires de se soumettre à ce jugement par une obéissance pure et simple.

Cinq ans après, on vit paraître un décret apostolique de Clément XI, portant ordre aux missionnaires d’employer le mot de Tien-tchou, qui signifie Seigneur du ciel. À l’égard des cérémonies qui pouvaient être tolérées, sa sainteté régla qu’ils s’en rapporteraient au jugement du visiteur général que le saint siége avait alors à la Chine, ou de celui qui lui succéderait, et des évêques et vicaires apostoliques de la même mission. Cependant tous ces prélats n’ayant osé se fier à leur propre décision, demandèrent de nouveaux ordres ; et sa sainteté résolut d’envoyer à la Chine un nouveau vicaire apostolique, avec des instructions particulières, contenant les indulgences et les permissions qu’elle accordait aux chrétiens par rapport aux usages du pays, et les précautions qu’il fallait prendre pour garantir la religion de toutes sortes de souillures. Elle fit choix de