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furent déterminées par les méthodes géométriques. Le père Gaubil, entre autres, jeune homme d’un mérite distingué et d’une ardeur infatigable, qui fit le voyage de la Chine en 1721 avec le père Jacquet, autre missionnaire du même ordre, en qualité de mathématicien, a pris soin d’expliquer et d’éclaircir la géographie de Marc-Pol, de Rubruquis, et de plusieurs autres voyageurs en Tartarie, au Thibet et à la Chine. Aucun missionnaire n’avait formé cette entreprise avant lui, et n’aurait été capable d’y réussir aussi bien. Le père Gaubil s’est efforcé aussi de recueillir toutes les informations possibles sur les mêmes pays et sur les régions voisines.

Suivant ses mesures et ses calculs, l’étendue de Quang-tong, ou Canton, est d’un mille et demi du nord au sud. La ville des Tartares, qui est du côté du nord, a de grandes places vides, et n’est d’ailleurs que médiocrement peuplée ; mais, du centre jusqu’à la ville chinoise, elle est divisée par de belles rues, qui sont fort proprement pavées et remplies d’arcs de triomphe. Le palais où les lettrés s’assemblent pour honorer Confucius, celui dans lequel ils sont renfermés pour subir l’examen, et ceux du vice-roi et du général des troupes, sont d’une magnificence extraordinaire. Mais la ville chinoise n’a rien de remarquable, à la réserve de quelques rues vers la rivière, qui sont bordées de belles boutiques : toutes les autres sont fort étroites.