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avait donné toute sa confiance. Dans les combats qu’il livrait sur mer, il invoquait l’assistance de saint Jacques. Les Tartares, qui vers le même temps avaient pénétré dans la Chine par la province de Fo-kien, après avoir eu l’adresse d’employer ses services pour l’établissement de leur pouvoir, ne pensèrent qu’à perdre un ami dont ils avaient appris à redouter les forces. Ils l’invitèrent à diverses fêtes, dans la vue de s’assurer de lui ; mais il y paraissait toujours au milieu de cette terrible garde dont il connaissait la valeur et la fidélité. Cependant, ayant trouvé le moyen de le tromper, ils le menèrent à Pékin. Tout le monde blâma sa folie ; et bientôt il se repentit lui-même de sa crédulité. Quoiqu’il fût libre à la cour, il n’y mena point une vie tranquille. L’empereur Yon-tching, qui était d’un naturel fort doux, rejeta toujours la proposition de se défaire de lui ; il se contentait de le faire appeler fort souvent, la nuit comme le jour, dans la crainte continuelle qu’il ne s’échappât pour se joindre à Koxinga, son fils aîné, qui avait pris les armes. Mais, après la mort de ce prince, les régens de l’empire, sous la minorité de son successeur, firent le premier essai de leur autorité sur la vie de Nicolas.

Son fils, qui portait le nom de Qué-sing, titre noble qu’il avait reçu de l’empereur qui s’était fait proclamer à Fo-kien, n’eut pas plus tôt appris l’infortune de son père, que,