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gardes du corps armés d’arcs et de flèches.

L’empereur demeura l’espace d’un quart d’heure dans cette situation. Enfin, s’étant levé avec toute sa cour, Keyser observa qu’en voyant partir les ambassadeurs, il jeta les yeux sur eux. Autant que les Hollandais furent capables de le distinguer, ce prince était jeune, blanc de visage, d’une taille moyenne, mais bien proportionnée, et vêtu de drap d’or. Ils admirèrent beaucoup qu’il eût laissé partir les ambassadeurs sans leur adresser un seul mot ; mais c’est un usage généralement établi dans toutes les cours asiatiques. Les courtisans, les soldats, et même les gardes du corps, se retirèrent avec beaucoup de désordre. Quoique les Hollandais fussent assez bien escortés pour se faire ouvrir un passage, ils eurent beaucoup de peine à percer la foule qui remplissait toutes les rues.

C’est l’usage de la Chine de traiter les ambassadeurs le dixième, le vingtième et le trentième jour après leur audience, pour faire connaître que leurs affaires sont terminées ; mais, dans l’empressement que les Hollandais avaient de partir, ils obtinrent que ces trois festins leur fussent donnés successivement dans l’espace de trois jours ; et le premier ne fut pas remis plus loin qu’au jour même de l’audience.

Un certain nombre de seigneurs tartares, qui avaient paru souvent chez les ambassadeurs, prirent soin de leur faire amener quinze