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figure de dragon ou de quelque autre monstre. Derrière tous ces rangs étaient une infinité de courtisans, tous richement vêtus de la même sorte de soie et de la même couleur, comme d’une même livrée ; ce qui relevait beaucoup l’éclat du spectacle. Devant les degrés qui conduisaient au trône on avait placé des deux côtés six chevaux blancs, couverts de riches caparaçons, avec des brides parsemées de perles, de rubis et d’autres pierres précieuses.

Un des chanceliers s’approcha des Hollandais et leur demanda quels étaient leur rang et leur dignité : ils répondirent qu’ils occupaient le rang de vice-rois. Le même chancelier interrogea aussi les ambassadeurs mogols, qui firent la même réponse. Là dessus, le tou-tang leur déclara que leur place était à la dixième pierre de la vingtième, suivant l’ordre des rangs qui était marqué sur le pavé, vis-à-vis la porte de la salle du trône. Ces pierres sont revêtues de plaques de cuivre, sur lesquelles on voit écrits en lettres chinoises et le caractère et la qualité des personnes qui doivent s’y tenir debout ou à genoux. Ensuite un héraut leur cria d’une voix haute : « Allez, présentez-vous devant le trône. » Ils s’y présentèrent. Le même héraut continua de crier : « Marchez à votre place. » Ils y marchèrent. « Baissez trois fois la tête jusqu’à terre. » Ils la baissèrent. « Levez-vous. » Ils se levèrent. Enfin : « Retournez à votre place. » Ils y retournèrent.

On les conduisit ensuite, avec l’ambassadeur