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aller boire : ils en mangent la chair, qu’ils trouvent délicieuse.

Cinq journées à l’est du Corouzan, on trouve la province de Kardom. C’est un usage des habitans de s’incruster les dents de petites plaques d’or. Les hommes se font, avec une aiguille et de l’encre, des raies noires autour des jambes et des bras. Leur unique occupation est l’usage de la chasse et l’exercice des armes. Ils abandonnent les soins domestiques à leurs femmes et aux esclaves qu’ils prennent à la guerre, ou qu’ils achètent. Aussitôt qu’une femme a mis au monde un enfant, elle se lève, elle lave son fruit et l’habille. Le mari se met au lit avec l’enfant, s’y tient pendant quarante jours, et reçoit les visites, tandis que sa femme apporte les bouillons, prend soin des affaires et nourrit l’enfant de son sein.

Le séjour ordinaire des habitans est dans des montagnes sauvages, dont le mauvais air est mortel aux étrangers : ils se nourrissent de riz et de viande crue ; leur liqueur est du vin de riz ; ils n’ont pas d’idoles, mais ils rendent un culte au plus âgé de chaque famille, comme à l’être auquel ils doivent tout ce qu’ils sont et tout ce qu’ils possèdent. Ils n’ont aucune sorte de caractères : leurs contrats se font avec des tailles de bois, dont chaque partie garde la sienne, que le créancier remet après avoir été payé.

On ne connaît pas de médecins dans les provinces de Kaindou, de Vokham et de Co-