Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et portaient sur le dos leur arc et leurs flèches.

L’ambassadeur du Mogol était vêtu d’une robe bleue si richement brodée, qu’on l’aurait prise pour de l’or battu. Elle lui tombait jusqu’aux genoux, liée au-dessus des reins d’une ceinture de soie avec des franges fort riches aux deux bouts. Il portait aux jambes de jolies bottines de maroquin , et sur la tête un grand turban de diverses couleurs.

L’habit de l’ambassadeur des Lamas était d’une étoffe jaune, et son chapeau à larges bords comme celui des cardinaux : il portait au côté un chapelet de la forme des nôtres, sur lequel il disait des prières. Ces Lamas sont une sorte de religieux ou de prêtres, qui, après avoir été soufferts long-temps à la Chine, en avaient été bannis par le dernier empereur : ils s’étaient réfugiés en Tartarie, d’où ils faisaient demander, par cette ambassade la liberté de rentrer dans leurs anciens établissemens. Nieuhof n’apprit point quel fut le succès de leurs sollicitations ; mais ils avaient été reçus avec beaucoup d’amitié.

À la porte de la même cour, on voyait trois éléphans noirs qui servaient comme de sentinelles. Ils portaient sur le dos des tours ornées de sculptures et magnifiquement dorées. Le concours du peuple était incroyable, et le nombre des gardes aussi surprenant que la richesse de leurs habits.

À la pointe du jour, les grands, qui avaient passé la nuit dans la cour, s’approchèrent des