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la permission de paraître devant moi, pour me rendre hommage lorsque je paraîtrai sur mon trône dans mon nouveau palais, afin qu’ils puissent obtenir une réponse favorable et s’en retourner promptement satisfaits. D’ailleurs, lorsque l’espérance d’obtenir le bonheur de me voir leur a fait oublier toutes les fatigues d’un long voyage par mer et par terre, et qu’ils sont capables, sans fermer les yeux, de soutenir l’éclat du soleil, comment pourrions-nous manquer de bonté pour eux et leur refuser leurs demandes ? »

Le chancelier demanda aux ambassadeurs si les Hollandais ne pouvaient pas envoyer tous les ans à Pékin, ou du moins tous les deux ou trois ans, pour rendre leur hommage à l’empereur. Ils répondirent qu’ils ne le pouvaient qu’une fois en cinq ans ; mais qu’ils demandaient la permission d’envoyer tous les ans à Canton quatre vaisseaux pour le commerce. Tous les conseils s’étant assemblés pour délibérer sur cette réponse, on y décida qu’il suffisait que les Hollandais vinssent saluer l’empereur une fois en cinq ans.

Le 1er octobre, à deux heures après minuit, les mandarins de Canton et d’autres officiers de la cour, se rendirent en habits magnifiques et précédés de lanternes, au logement des ambassadeurs, pour les conduire au palais impérial. Ils leur firent prendre cinq ou six personnes de leur suite, au nombre desquelles Nieuhof fut choisi. En arrivant au palais, le