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quante pièces de toile blanche de plus pour les belles-filles du vice-roi de Canton. Ils ne purent en fournir que trente-six pièces.

Le 3 août on leur apprit qu’il était arrivé à Pékin un ambassadeur du grand-mogol, avec une suite nombreuse, pour accommoder quelques différens qui s’étaient élevés entre les deux nations, et pour demander au nom de leurs prêtres la liberté de prêcher leur religion à la Chine, qui leur avait été retranchée depuis quelque temps sous de rigoureuses peines. Leurs présens consistaient en trois cent trente-six chevaux d’une beauté extraordinaire, deux autruches, un diamant fort gros, et d’autres pierres précieuses. Des présens si riches, n’ayant pas été moins goûtés que ceux des Hollandais, firent obtenir aux Mogols une expédition fort prompte.

Les ambassadeurs hollandais reçurent des visites continuelles des seigneurs et mandarins de la cour. Les questions qu’on leur faisait étant presque toujours les mêmes, ils n’avaient à faire que les mêmes réponses. Enfin, le 3 juillet, l’empereur envoya par écrit l’ordre suivant aux seigneurs du conseil :

« Grands et dignes Li-pous, les ambassadeurs de Hollande sont venus ici avec des présens pour congratuler l’empereur et lui rendre leurs soumissions ; ce qui n’était point encore arrivé jusques aujourd’hui. Comme c’est donc la première fois, je juge à propos de les recevoir en qualité d’ambassadeurs, et de leur accorder