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pereur. Pendant cet inventaire, un messager de l’empereur apporta ordre au père Scaliger de faire plusieurs demandes aux ambassadeurs sur leur nation et sur la forme de leur gouvernement, et de mettre leurs réponses par écrit. Le mandarin jésuite obéit ; mais il ajouta malicieusement à son mémoire que le pays dont les Hollandais étaient en possession était autrefois soumis aux Espagnols, lesquels y avaient encore de justes droits. Le chancelier l’obligea d’effacer cette réflexion, parce qu’il était à craindre qu’elle n’indisposât l’empereur contre les Hollandais. Il ajouta qu’il suffisait d’expliquer que ces peuples possédaient un pays, et qu’ils y vivaient sous un gouvernement régulier.

La nuit approchant, les ambassadeurs prirent congé de l’assemblée et furent reconduits à leur logement par le père Scaliger. Cette marche se fit avec beaucoup de pompe. Le mandarin ecclésiastique était porté par quatre hommes dans un palanquin, et suivi à cheval par plusieurs officiers de distinction.

Le lendemain, à la prière du chancelier, les ambassadeurs écrivirent de leur propre main pour qui les présens étaient destinés, et se servirent de Baren, leur secrétaire, pour répondre à quantité de nouvelles questions ; enfin Tong-lao-ya et deux autres mandarins vinrent leur déclarer que les présens avaient été bien reçus de l’empereur et de l’impératrice sa mère ; mais que sa majesté leur faisait demander cin-