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était extrêmement mauvaise, remplie d’inégalités et de tant de trous, qu’à chaque pas les chevaux s’y enfonçaient jusqu’aux sangles ; cependant on y voyait autant de monde, de chevaux et de voitures que dans la marche d’une armée.

Ils entrèrent dans la ville par deux portes magnifiques, et mirent pied à terre devant un temple, où leurs guides les invitèrent à prendre un peu de repos en attendant l’arrivée du bagage. À peine y furent-ils entrés, qu’on leur annonça le kappade de l’empereur, les agens des vices-rois de Canton, et plusieurs seigneurs de la cour qui venaient les féliciter de leur arrivée. Le kappade portait un faucon sur le poing. On leur servit des rafraîchissemens et plusieurs sortes de viandes et de fruits. Leur bagage ayant paru, le kappade compta les chariots, et les visita soigneusement pour s’assurer qu’il ne manquait rien au bon ordre. Ensuite ils furent conduits avec beaucoup de pompe jusqu’au logement que l’empereur leur avait fait préparer. Il n’était pas éloigné du palais. On y entrait par trois belles portes séparées par de grandes cours, et les bâtimens étaient renfermés dans l’enceinte d’un grand mur. Le soir, une garde de douze Tartares fut placée aux portes avec deux officiers pour la sûreté des ambassadeurs, et pour leur faire servir tous les objets qu’ils pouvaient désirer.

Le lendemain au matin ils reçurent la visite de quelques seigneurs du conseil impérial, accompagnés de Tong-lao-ya, premier secré-