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entiers dans un même lieu, et l’île s’attache avec des pieux qui la fixent contre les bords de la rivière. Après quelques heures de navigation, les ambassadeurs passèrent dans un autre canal nommé Inu-yun, qui, partant de l’ouest de la rivière, traverse toute la province de Schang-ton, dont il est l’entrée.

Dans la route, les Hollandais furent surpris de voir le peuple assemblé en troupes, pour se défendre contre les sauterelles qui visitent régulièrement le pays dans cette saison ; elles sont amenées en si grand nombre par le vent d’est, que, si malheureusement elles descendent à terre, tout est dévoré dans l’espace de quelques heures. Les habitans parcourent leurs campagnes, enseignes déployée, tirant, poussant des cris, sans prendre un moment de repos jusqu’à ce qu’ils les voient tomber dans la mer ou dans quelque rivière. Un escadron de ces dangereux insectes se précipita sur les barques des ambassadeurs, et les couvrit entièrement ; mais on trouva bientôt le moyen de s’en délivrer en les chassant dans la rivière.

Le 16 juillet on arriva devant San-ho, à quatre milles de Pékin. Là les ambassadeurs quittèrent leurs barques pour achever le voyage par terre. On vit arriver de Pékin le mandarin dont les ambassadeurs s’étaient fait précéder. Il leur annonça pour le lendemain l’arrivée de vingt-quatre chevaux et de plusieurs chariots que le conseil leur envoyait pour transporter leur bagage et leurs présens. La route de Pékin