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la nuit. Le commun des maisons a peu d’apparence, et n’a pas plus de commodité ; elles ne sont que d’un étage ; elles n’ont qu’une porte, et ne consistent que dans une simple chambre où l’on mange et l’on dort. Pour fenêtre elles ont une ouverture carrée, qui est ordinairement fermée de roseaux au lieu de vitres. Le toit est couvert de tuiles blanches, et les murs sont assez proprement blanchis. Les habitans de ces petites maisons n’exercent pas un commerce plus riche que leur demeure ; mais les boutiques des marchands sont fournies des plus précieuses marchandises de l’empire, telles que des étoffes de soie et de coton, toutes sortes de porcelaines, de perles, des diamans et d’autres richesses. Chaque boutique offre une planche où le nom du maître et les marchandises qu’il tient en vente sont écrits en caractères d’or. D’un côté de la planche part un pilier qui s’élève plus haut que la maison, et d’où pend quelque lambeau d’étoffe pour enseigne.

La monnaie de la Chine consiste en petites pièces d’argent de différentes grandeurs. Si l’on ne veut pas être trompé, il ne faut jamais marcher sans trébuchet, et ne pas perdre de vue les Chinois, qui ont des poids de plusieurs sortes, et beaucoup d’habileté à les changer. Quoique Nankin ait plus d’un million d’habitans, sans y comprendre une garnison de quarante mille Tartares, les provisions y sont à bon marché pendant toute l’année.