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leux temple de Ko-nian-siam, qui est en aussi grande vénération que celui de San-van-hab. Il est situé sur le bord de la rivière, dans un canton montagneux et solitaire. Le chemin par lequel on s’y rend commence par quelques degrés de pierres, et tourne ensuite par des passages fort obscurs. Les ambassadeurs le visitèrent après que les Chinois y eurent fait leurs dévotions.

Le 28, dans le cours de la nuit, on essuya une furieuse tempête, accompagnée de tonnerre et d’éclairs. Plusieurs barques furent dispersées. Les unes perdirent leurs mâts et leurs cordages ; d’autres se brisèrent contre les rives, et tout leur équipage fut submergé. On arriva le 29 avec les restes de la flotte à Schan-cheu, seconde ville de cette province. Elle est située à trente milles d’In-ta, sur un angle à l’ouest de la rivière. Sa situation et la sûreté de son port y font fleurir le commerce.

Sur le Mo-ha, près d’une charmante vallée, on découvre un monastère avec un grand temple. Il doit son origine à Lou-zou, saint d’une grande réputation, qui passa tout le temps de sa vie à moudre du riz pour les moines, et qui portait nuit et jour des chaînes de fer sur son corps nu. Elles avaient fait dans sa chair des ouvertures qui, faute de soins et de remèdes, étaient devenues autant de nids de vers. Lou-zou ne souffrait pas qu’on entreprît de l’en délivrer ; et si le hasard en faisait