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ne cesse de les battre jusqu’à ce qu’ils reprennent la rame, ou qu’ils expirent. Cependant ils sont relevés par intervalles.

Le 21, vers minuit, on arriva devant Sang-Vin, à quarante milles de Schan-Scheu. Les magistrats de cette ville vinrent au-devant des ambassadeurs. Elle est située fort avantageusement et très-peuplée ; mais les ravages des Tartares ont diminué sa grandeur. Ici les torrens qui descendent de la montagne de San-van-hab rendent la rivière fort rapide. Cette montagne est la plus haute et la plus escarpée de toute la Chine. Ses pointes, qui sont en grand nombre, sont enveloppées de nuées qui en rendent le passage obscur et ténébreux dans les parties inférieures. Sur le revers qui fait face à la rivière on voit un beau temple où l’on monte par des degrés. Le cortége fut trois jours à se dégager de ces affreuses montagnes, où l’on n’aperçoit que Quan-ton-lo, village solitaire. Cependant elles s’ouvrent en quelques endroits pour laisser voir des champs de blé qui ne sont pas sans agrément.

Le 24, on se trouva devant In-ta, petite ville qui est fort agréablement située sur un angle de la rivière, du côté droit, c’est-à-dire à l’ouest, vis-à-vis la montagne San-van-hab. Ses murs sont assez hauts, mais d’une force médiocre. On admire la beauté de ses maisons et de ses temples. Elle était autrefois très-riche et très-peuplée.

Le jour suivant, on eut la vue du merveil-