et sans prêtres, sans forme établie pour le culte ; elle se réduit à honorer le roi du ciel et à pratiquer la vertu. Chacun est libre dans sa méthode ; ainsi jamais aucun sujet de scandale. C’est la religion de l’empereur, du chova, des princes, des grands et de toutes les personnes lettrées. Anciennement, l’empereur seul avait droit de faire des sacrifices au roi du ciel ; mais, en usurpant l’autorité souveraine, le chova s’est mis en possession de cette prérogative. Dans les calamités publiques, telles que les pluies ou les sécheresses, la famine, la peste, etc., il fait un sacrifice dans son palais ; ce grand acte de religion est interdit à tout autre, sous peine de mort. »
La seconde secte du Tonquin, qui est proprement celle du peuple, des femmes et des eunuques, se nomme Bout dans le pays, et n’est pas différente de celle de Fo, qui est une véritable idolâtrie. Ses partisans adorent quantité de statues, et sont partisans de la transmigration. Ils offrent des présens et des sacrifices au diable pour détourner le mal qu’il peut leur faire ; cependant ils sont aussi sans prêtres. Tavernier se trompe, suivant Baron, lorsqu’il donne le nom de prêtres à leurs devins, qui ne sont qu’une espèce de moines dont toutes les fonctions se réduisent au service des pagodes et à l’exercice de la médecine : la plupart subsistent des aumônes du peuple. Le Tonquin a aussi ses religieuses qui mènent une vie retirée dans leurs cloîtres, d’où elles