une chaîne de perles pendue au cou. Si la caravane qui porte le blé et celle qui porte le riz viennent à se rencontrer, il s’élève souvent de sanglantes querelles pour le pas. Un voyageur raconte que le grand-mogol, considérant un jour combien ces querelles étaient nuisibles au commerce et au transport des vivres dans ses états, fit venir à la cour les chefs des deux caravanes, et qu’après les avoir exhortés à mieux vivre ensemble, il leur fit présent à chacun d’un lack de roupies et d’une chaîne de perle pour établir l’égalité de leur rang par celles de ses faveurs.
On fera mieux comprendre cette manière de voiturer dans les Indes, si l’on observe qu’entre les tribus idolâtres, dont on donne le dénombrement, il y en a quatre distinguées par le nom de Mouris, qui n’habitent que sous des tentes, et dont l’unique métier est de transporter les denrées d’un pays à l’autre. La première ne se mêle que du blé ; la seconde, du riz ; la troisième, des légumes ; et la quatrième, du sel qu’elle recueille depuis Surate jusqu’au cap de Comorin. Ces quatre tribus ont une autre distinction. Leurs prêtres marquent ceux de la première au milieu du front, d’une substance rouge de la grandeur d’un écu, et leur font le long du nez une raie sur laquelle ils plaquent quelques grains de blé en forme de rose ; ceux de la seconde sont marqués aux mêmes endroits d’une substance jaune, avec des grains de riz ; ceux de