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cent pieds de hauteur, des rameaux étalés avec élégance, un feuillage toujours vert et odorant, des fleurs suaves et des fruits exquis, sont des dons suffisans pour commander l’admiration aux peuplades nombreuses qui savourent avec délices le goût de ses fruits, et trouvent sous son feuillage un abri tutélaire contre les rayons brûlans du soleil de la zone torride. Son bois est blanc et fort dur. Le suc qu’on tire de sa racine par expression tue les vers, purge les humeurs flegmatiques et bilieuses, évacue l’eau des hydropiques ; sa racine en poudre passe pour un spécifique contre la morsure des bêtes venimeuses.

L’arec, qu’on mêle avec le bétel, est un fruit produit par une espèce de palmier qui croît abondamment dans les îles Moluques, à Ceylan et dans plusieurs autres contrées de l’Asie méridionale. Son tronc est parfaitement droit, et haut de quarante pieds environ, tandis que son diamètre n’est que d’un pied. Les feuilles qui le couronnent sont d’un vert sombre, au nombre de dix ou douze, longues de quinze pieds et assez semblables à celles de dattier. La grappe qui porte les fruits sort de dessous le faisceau de feuilles. Le fruit est de la grosseur d’un œuf de poule ; son écorce recouvre une chair succulente et fibreuse que les habitans des Indes nomment pinang, et qui renferme une amande semblable à une noix muscade, mais plus dure, blanchâtre, et veinée de pourpre. On mâche l’enveloppe du fruit lors-