dont ils se servent pour cette opération est une feuille d’arbre bien séchée, qu’ils battent dans un mortier, et qu’ils humectent ensuite avec un peu d’encre de la Chine : ils la divisent en plusieurs parties de la grandeur d’un liard, qu’ils appliquent en différens endroits du corps : ils mettent le feu avec un petit papier allumé : et le malade a besoin d’une patience extrême pour résister à la douleur ; mais, quoique l’auteur ait vu pratiquer continuellement cette méthode, et qu’il en ait entendu louer les effets, il n’en a jamais vérifié la vertu par sa propre expérience. L’usage des ventouses n’y est pas moins commun, et s’exerce à peu près comme en Europe ; mais on se sert de calebasses au lieu de verres.
Les Tonquinois entendent si peu la chirurgie, que, pour les dislocations et les fractures des os, ils n’emploient que certaines herbes dont l’auteur vante l’effet. Ils ont un autre remède, qui consiste à réduire en poudre les os crus d’une poule, dont ils font une pâte qu’ils appliquent sur la partie affectée, et qui passe pour un spécifique souverain. Ils prennent pour quelques maladies des coquillages de mer réduits en poudre, surtout des écailles de crabes, qu’ils croient convertis en pierres par la chaleur du soleil, et qu’ils avalent en potion.
Les grands ont l’usage du thé, mais sans y attacher beaucoup de vertu. Ils emploient particulièrement un thé du pays qu’ils appellent chia-bang, qui n’est composé que de feuilles ;