poids de cette espèce de chiourme sert de lest au ballon, et le tient presqu’à fleur d’eau : de là vient que les pagaies sont si courtes. L’impression que le ballon reçoit de tant d’hommes qui plongent en même temps la pagaie avec effort, produit un balancement agréable, qui se remarque encore mieux à la poupe et à la proue, parce qu’elles sont plus élevées, et qu’elles représentent le cou et la queue d’un dragon ou de quelque poisson monstrueux, dont les pagaies paraissent les ailes ou les nageoires. À la proue, un seul pagayeur occupe le premier rang, sans qu’il puisse avoir un compagnon à son côté, ni croiser même les jambes, dont il est obligé d’étendre l’une en dehors, par-dessus un bâton qui sort du côté de la proue. C’est lui qui donne le mouvement à tous les autres. Sa pagaie est un peu plus longue, parce qu’elle est plus éloignée de l’eau. Celui qui gouverne se tient debout à la poupe, dans un endroit où elle s’élève déjà beaucoup. Le gouvernail est une pagaie fort longue, qui ne tient point au ballon, et que celui qui gouverne soutient perpendiculairement dans l’eau, tantôt du côté droit, et tantôt du côté gauche.
Les femmes esclaves manient la pagaie aux ballons des dames. Dans les ballons ordinaires, on voit au centre une loge de bois sans peinture et sans vernis, qui peut contenir toute une famille, et quelquefois un appentis plus bas devant cette loge. Quantité de Siamois n’ont