style coupé. On a déjà remarqué qu’ils n’ont point d’avocats. Les parties expliquent leur affaire au greffier, qui écrit simplement ce qu’on dicte. Les talapoins, dans leurs sermons, lisent le texte bali de leurs livres ; ils le traduisent et l’expliquent en siamois sans aucune sorte d’action. Tous les complimens ordinaires de la société sont à peu près dans les mêmes termes. Le roi même a ses paroles comptées dans les audiences de cérémonie. Il ne dit aux envoyés de France que ce qu’il avait dit au chevalier de Chaumont, et quelque temps auparavant à l’évêque d’Héliopolis.
Les Siamois ignorent absolument toutes les parties de la philosophie, à l’exception de quelques principes de morale : ils n’ont aucune étude du droit. Les lois du pays ne s’apprennent que dans l’exercice actuel des emplois : elles sont renfermées dans quelques livres peu connus du public ; mais lorsqu’ils sont revêtus d’un office, on leur remet une copie des lois qui le concernent.
Leur médecine ne peut mériter le nom de science. Les principaux médecins du roi de Siam sont chinois. Il en a de siamois et de pégouans ; mais après l’arrivée du chevalier de Chaumont, il prit en cette qualité un missionnaire français nommé Paumau, auquel il donna tant de confiance, que tous les autres étaient obligés de rapporter chaque jour à cet oracle leurs observations sur la santé de leur maître, et de recevoir de lui les remèdes qu’ils