sont portées à l’excès. Il n’y a point de Tonquinois si misérable qui ne se mette en état de traiter ses amis, dût il se réduire à mendier son pain pendant toute l’année.
C’est un usage établi de ne pas sortir de sa maison le premier jour de cette fête, et de tenir les portes fermées, dans la crainte de voir ou de rencontrer quelque chose qui puisse être de mauvais augure pour le reste de l’année. Le second jour chacun visite ses amis, et rend ses devoirs aux supérieurs.
Quelques-uns comptent la nouvelle année depuis le 25 de leur dernière lune, parce qu’alors le grand sceau de l’état est mis dans une boîte pour un mois ; le seul pendant lequel l’action des lois est suspendue ; toutes les cours de judicature sont fermées ; les débiteurs ne peuvent être saisis ; les petits crimes, tels que les querelles et les vols, demeurent impunis, et la punition même des grands crimes est renvoyée à d’autres temps, avec la seule précaution d’arrêter les coupables ; mais la nouvelle année commence proprement, comme on l’a dit, vers le 25 janvier, et la fête dure un mois, suivant l’usage de la Chine.
L’auteur fait remarquer, en concluant cet article, combien Tavernier se trompe dans la plupart de ses observations, surtout lorsqu’il représente les Tonquinois comme un peuple laborieux et plein d’industrie, qui fait un utile emploi de son temps. C’est un éloge, dit-il, qu’on ne peut refuser tout-à-fait aux femmes ;