peu sa rondache, tira de la main gauche un poignard qu’il avait caché dans sa ceinture et l’enfonça si loin dans la gueule du lion, qu’il le força de lâcher prise. Alors, se hâtant de le poursuivre, il l’abattit d’un coup de cimeterre qu’il lui donna sur le mufle ; et bientôt il acheva de le tuer et de le couper en pièces.
» La victoire fut aussitôt célébrée par de grandes acclamations du peuple ; mais, le bruit ayant cessé, il reçut ordre de s’approcher de l’empereur, qui lui dit avec un sourire amer : « J’avoue que tu es un homme de courage, et que tu as vaillamment combattu ; mais ne t’avais-je pas défendu de combattre avec avantage ? et ne t’avais-je pas réglé les armes ? Cependant tu as mis la ruse en œuvre, et tu n’as pas combattu mon lion en homme d’honneur ; tu l’as surpris avec des armes défendues, et tu l’as tué en assassin. » Là-dessus, il ordonna à deux de ses gardes de descendre dans le jardin et de lui fendre le ventre. Cette courte sentence fut exécutée sur-le-champ, et le corps fut mis sur un éléphant pour être promené par la ville, et pour servir d’exemple.
» Le second Mogol qui entra sur la scène, marcha fièrement vers le tigre qu’on avait lâché contre lui. Sa contenance aurait fait juger qu’il était sûr de la victoire ; mais le tigre lui sauta si légèrement à la gorge, que, l’ayant tué tout d’un coup, il déchira son corps en pièces.
» Le troisième, loin de paraître effrayé du