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qu’il aurait payé l’amende, était de protester qu’il était content de son sort, et qu’il regardait ces souffrances comme une faveur du ciel.

Au mois d’octobre, quelques vaisseaux de Hollande apportèrent des lettres de la compagnie des Indes qui nommaient Corneille Van-der-Lyn gouverneur général des établissemens hollandais après la mort d’Antoine Van Diemen, qui avait enlevé Malacca aux Portugais. Entre les réjouissances publiques qui se firent à l’entrée du nouveau gouverneur, tous les prisonniers furent délivrés. Non-seulement de Rhodes fut élargi sans payer les quatre cents écus, mais Van-Der-Lyn le vengea par quelques bastonnades qu’il donna de sa main au principal juge pour le punir de son excessive rigueur. Ensuite l’ayant comblé de caresses, auxquelles il joignit des excuses pour sa nation, il lui laissa la liberté de partir. Quelques Portugais qui faisaient voile pour Macassar le reçurent avec joie dans leurs vaisseaux, et consentirent volontiers à la prière qu’il fit d’être conduit à Bantam, qui n’est qu’à douze lieues de Batavia. Il espérait trouver dans cette ville quelque vaisseau anglais prêt à retourner en Europe ; mais il entreprit encore d’autres courses. Il alla à Ormus, et prit sa route par terre, en traversant la Perse et la Natolie jusqu’à Smyrne, d’où il se rendit au port de Gênes sur un vaisseau de cette république.

FIN DU SIXIÈME VOLUME.