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faire six bonnes lieues en quatre heures.

Le séjour de Lahor lui plaisait beaucoup mais il reçut des lettres d’Agra, par lesquelles on le pressait de retourner à Surate, s’il voulait profiter du départ de quelques vaisseaux anglais, sur lesquels le président, qui avait achevé le temps ordinaire de son emploi, devait s’embarquer pour retourner en Angleterre. Il ne balança point à se mettre dans la compagnie de quelques marchands mogols qui partaient pour Amedabad. En arrivant dans cette ville, il y trouva des lettres du président, qui l’invitait à profiter d’une forte caravane, que le gouverneur d’Amedabad avait ordre de former le plus promptement qu’il serait possible pour se rendre à Surate avant sa démission, et pour assister à la fête qui devait accompagner cette cérémonie. Pendant qu’on préparait la caravane, il eut le spectacle d’un feu d’artifice à l’indienne ; toutes les fenêtres du méidan étaient bordées de lampes, devant lesquelles on avait placé des flacons de verre remplis d’eau de plusieurs couleurs. Cette illumination lui parut charmante : on alluma le feu, qui consistait en fusées de différentes formes ; quantité de lampes suspendues à des roues paraissaient immobiles, quoique les roues tournassent incessamment avec beaucoup de vitesse.

Aussitôt que la caravane fut assemblée, Mandelslo se mit en chemin avec le directeur d’Amedabad, et trois autres Anglais qui de-