cuisinier et d’un autre valet, que l’usage du pays oblige de marcher devant son maître avec un flacon d’eau à la main. Il n’avait pas oublié les ustensiles nécessaires, tels qu’une tente d’une médiocre grandeur et un tapis de pied, un petit lit de sangle composé de quatre cannes très-fortes et très-légères, avec un coussin pour la tête ; deux couvertures, dont l’une pliée en quatre sert de matelas, un soufra ou nappe ronde de cuir sur laquelle on mange, quelques serviettes de toile peinte, et trois petits sacs de batterie de cuisine ou de vaisselle qui s’arrange dans un grand sac, comme ce grand sac se met dans un bissac de sangle, qui contient toutes les provisions, le linge et les habits du maître et des valets. Il avait fait aussi sa provision d’excellent riz, dans la crainte de n’en pas toujours trouver d’aussi bon ; de quelques biscuits doux avec du sucre et de l’anis ; d’une poche de toile avec son petit crochet de fer, pour faire égoutter et conserver du days ou du lait caillé, et de quantité de limons avec du sucre pour faire de la limonade : car le pays et la limonade sont les deux liqueurs qui servent de rafraîchissemens aux Indiens. Toutes ces précautions sont d’autant plus nécessaires dans ces voyages, qu’on y campe et qu’on y vit à la tartare, sans espérance de trouver d’autres logemens que les tentes. Mais Bernier se consolait par l’idée qu’on devait marcher au nord, et qu’on partait après les pluies, vraie saison
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