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si pénible expédition. Otter observe que ce qui arrêta le soulèvement, fut l’adresse qu’il avait toujours de semer dans l’esprit de ses sujets, surtout de ceux qui composaient ses armées, une défiance mutuelle qui les empêchait de se communiquer leurs desseins. Plusieurs à la vérité songèrent à déserter ; mais la crainte d’être massacrés par les Indiens les retint, et le service n’en devint que plus exact.

D’autres Indiens voulurent disputer le passage aux Persans. Nadir-Schah, se lassant de partager ses richesses avec ses ennemis, se fit jour par la force des armes, et, les ayant obligés de prendre la fuite, il les fit poursuivre par divers détachemens qui pénétrèrent dans leurs habitations, où ils mirent tout à feu et à sang. Pendant le chemin qui lui restait jusqu’à Kaboul, il envoya plusieurs beaux chevaux de son écurie, avec d’autres présens, à Mohammed-Schah, et toute sa retraite eut l’air d’un nouveau triomphe. On apprit avec beaucoup de joie dans l’Inde qu’il avait repris la route du Kandahar, et l’inquiétude diminua par degrés jusqu’à l’heureuse nouvelle de son retour en Perse.