tôt ce malheureux empereur dans la nécessité de lui demander la paix. Ce qu’il y eut de plus déplorable pour l’Indoustan, Nizam-oul-Moulk, un traître qui avait appelé Nadir-Schah, fut choisi pour la négociation. Il se rendit au camp du vainqueur avec un plein pouvoir. L’un et l’autre souhaitaient de se voir pour concerter l’exécution entière de leurs desseins. Ils convinrent que Mohammed-Schah aurait une entrevue avec Nadir-Schah ; qu’il lui ferait un présent de deux mille krores, et que l’armée persane sortirait des états du Mogol. Le cérémonial fut aussi réglé : il portait qu’on dresserait une tente entre les deux armées ; que les deux monarques s’y rendraient successivement, Nadir-Schah le premier, et Mohammed-Schah lorsque l’autre y serait entré ; qu’à l’arrivée de l’empereur, le fils du roi de Perse ferait quelques pas au-devant de lui pour le conduire ; que Nadir-Schah irait le recevoir à la porte, et le mènerait jusqu’au fond de la tente, où ils se placeraient en même temps sur deux trônes, l’un vis-à-vis de l’autre ; qu’après quelques momens d’entretien, Mohammed-Schah retournerait à son camp, et qu’en sortant on lui rendrait les mêmes honneurs qu’à son arrivée.
Un autre traître, nommé Scadet-Khan, voulut partager avec Nizam-oul-Moulk les faveurs de Nadir-Schah, et prit dans cette vue le parti d’enchérir sur la méchanceté. Il fit insinuer au roi que Nizam-oul-Moulk lui avait