Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme celles des mahométans, mais elles parent aussi leurs têtes de pendans et de colliers. Les plus riches sont vêtues d’une toile de coton si fine, qu’elle en est transparente, et qui leur descend jusqu’au milieu des jambes. Elles mettent par-dessus une sorte de veste, qu’elles serrent d’un cordon au-dessus des reins. Comme le haut de cet habillement est fort lâche, on les voit nues depuis le sein jusqu’à la ceinture. Pendant l’été, elles ne portent que des sabots ou des souliers de bois, qu’elles s’attachent aux pieds avec des courroies ; mais l’hiver elles ont des souliers de velours ou de brocart, garnies de cuir doré. Les quartiers en sont fort bas, parce qu’elles se déchaussent à toute heure pour entrer dans leurs chambres, dont les planchers sont couverts de tapis. Les enfans de l’un et de l’autre sexe vont nus jusqu’à l’âge de quatre ou cinq ans.

La plupart des femmes banianes ont le tour du visage bien fait et beaucoup d’agrémens. Leurs cheveux noirs et lustrés forment une ou deux boucles sur le derrière du cou, et sont attachés d’un nœud de ruban. Elles ont, comme les mahométanes, des anneaux d’or passés dans le nez et dans les oreilles ; elles en ont aux doigts, aux bras, aux jambes et au gros doigt du pied. Celles du commun les ont d’argent, de laque, d’ivoire, de verre ou d’étain. Comme l’usage du bétel leur noircit les dents, elles sont parvenues à se persuader que c’est une beauté de les avoir de cette couleur. « Fi ! di-