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moyenne. Leur courage est célèbre à la guerre, et leur légèreté extrême à la course. La principale nation de ce grand pays, suivant Faria, se nomme les Mokarangis. La maison impériale en tire son origine. Ils sont moins belliqueux que les autres, et n’emploient point d’autres armes que l’arc, les flèches et les javelines. Leur religion n’admet point d’images ni d’idoles. Ils reconnaissent un seul Dieu ; ils croient à l’existence d’un diable, qu’ils appellent mouzouko, et qu’ils se représentent fort méchant. Ils sont persuadée que tous leurs empereurs passent de la terre au ciel. Dans cet état de gloire, ils les appellent mouzimos, et les invoquent comme les catholiques prient les saints. N’ayant point de lettres ni d’autres caractères d’écriture, ils conservent la mémoire du passé par de fidèles traditions. Leurs estropiés et leurs aveugles portent le nom de pauvres du roi, parce qu’ils sont entretenus avec beaucoup de charité aux frais de ce prince. Dans leurs voyages, on est obligé de leur fournir des guides, d’une ville à l’autre, et de pourvoir à leur subsistance.

L’empereur a plusieurs femmes ; mais il n’en a que neuf qui soient honorées du titre de grandes reines : elles sont ou ses sœurs ou ses plus proches parentes. Les autres sont choisies entre les filles des grands. La première se nomme Mazasira. Les Portugais l’appellent leur mère, et lui font quantité de présens, parce qu’elle défend leurs intérêts à la cour.

La plus grande fête du pays est le khouavo,