de Boutou, qui leur fournissent la muscade et le girofle, on ne compte que deux ou trois jours. Il n’y en a pas plus de quatre aux îles de Ternate et de Timor, d’où l’on apporte quantité de cire et de bois de sapan, dont on se sert pour la teinture. Les Moluques, comme on l’a déjà remarqué, en sont à quatre-vingts lieues. Les royaumes de Siam, de Camboge, de la Cochinchine et du Tonquin, l’empire de la Chine et des îles Philippines, n’en sont guère à plus de trois cents lieues. Aussi Ionpandam est devenue entre les mains de la compagnie hollandaise une des plus grandes et des plus importantes places du royaume de Macassar, et, par conséquent, de l’île entière.
Mancaçara, qui en est la capitale, et que les rois ont choisie pour leur séjour, est une belle et grande ville, dont les fortifications ne sont pas méprisables, quoique les Hollandais aient ruiné celles qui étaient l’ouvrage des Portugais. Elle est située un peu au-dessus de l’embouchure de la rivière, vers le 6e. degré de latitude méridionale, dans une plaine fertile en riz, en fruits, en fleurs et en légumes. Ses murailles sont battues d’un côté par la grande rivière. Ses rues sont en assez grand nombre, et la plupart fort larges. L’usage du pavé n’y est pas connu ; mais le sable, dont elles sont naturellement couvertes, y fait régner beaucoup de propreté. Elles sont bordées d’un double rang d’arbres fort touffus, que les ha-