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HISTOIRE GÉNÉRALE


et que Terriobou mettait en usage tous ses moyens pour les ravoir.

» Eappo et le fils du roi vinrent à bord le 21 au matin : ils apportaient le reste desossemens du capitaine Cook ; les deux canons de son fusil, ses souliers, et quelques autres choses. Eappo s’efforça de nous prouver que Terriobou, Mêha-mêha, et lui-même, désiraient très-sincèrement la paix, qu’ils nous avaient donné la preuve la plus décisive de leurs intentions pacifiques, et que d’autres chefs, dont plusieurs étaient encore nos ennemis, les avaient empêchés de nous les donner plus tôt. Il montra le plus grand chagrin de la mort des six chefs que nous avions tués, et dont quelques-uns étaient nos meilleurs amis, à ce qu’il nous assura. Il nous protesta que la chaloupe de la Découverte avait été emmenée par les gens de Paria, vraisemblablement afin de se venger du coup qu’il avait reçu, et qu’elle avait été mise en pièces le lendemain. Il ajouta que les bras des soldats de marine, dont nous voulions aussi exiger la restitution, avaient été emportés par le bas peuple, et qu’il était impossible deles retrouver ; qu’on n’avait conservé que les ossemens du capitaine Cook, parce qu’ils devaient tomber en partage à Terriobou et aux éris.

» Il ne nous restait plus qu’à procéder aux funérailles de notre illustre et malheureux commandant. Nous renvoyâmes Eappo, en lui enjoignant de mettre le tabou sur toute la baie.