qu’il avait envoyé ses deux fils dans notre canot,
où ils se trouvaient déjà lorsque le combat
s’engagea sur le rivage, et qu’on ne pouvait le
soupçonner en aucune manière ; qu’il était aisé
d’expliquer la conduite de ses femmes et des éris
par les préparatifs d’hostilité qui se faisaient
dans la baie, et la frayeur que leur inspirèrent
les soldats armés avec lesquels le capitaine
Cook avait débarqué ; que ces dispositions
étaient si contraires à l’amitié et à la confiance
qui avaient régné jusqu’alors enire les insulaires
et nous, que, si les naturels avaient pris
les armes, c’était évidemment pour défendre
leur roi, dont ils supposaient, non sans raison,
que nous voulions nous assurer de force, et
qu’il était naturel d’attendre cette démarche
d’un peuple rempli d’affection et d’attachement
pour ses chefs.
» À ces motifs d’humanité on en ajouta d’autres que dictait la prudence ; on observa que nous manquions d’eau et de nourritures fraîches ; qu’il faudrait six ou huit jours de travail pour établir notre mât de misaine ; que le printemps approchait, que nous devions nous occuper uniquement de notre campagne au nord ; que, si nous nous livrions à des projets de vengeance contre les insulaires, on pourrait nous accuser d’une cruauté inutile, et que leur exécution produirait un délai inévitable dans l’équipement des vaisseaux.
» Le capitaine Clerke appuyait ce dernier avis. Quoique bien convaincu que des actes