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HISTOIRE GÉNÉRALE


grands risques. L’un des mâts de la Résolution et la plus grande partie de nos voiles se trouvaient à terre, sans autre garde que six soldats de marine. Leur perte eût été irréparable : quoique les insulaires n’eussent encore montré aucune disposition pour nous inquiéter, on ne pouvait répondre du changement que produirait la scène qui s’était passée à Kaouroua. De peur que la crainte de notre ressentiment, ou l’exemple de leurs compatriotes ne les déterminât à profiter de l’occasion favorable qui s’offrait alors de tomber sur nous une seconde fois, jéerus devoir cacher la mort du capitaine Cook, et je priai Kaïrikia de démentir cette nouvelle autant qu’il dépendrait de lui. Je l’exhortai ensuite à amener le vieux Kaou et le reste des prêtres dans une grande maison qui était voisine du moraï ; je cherchais ainsi à pourvoir à leur sûreté, si j’étais. contraint d’employer la force, et à placer près de nous un homme qui put faire usage de son autorité sur le peuple, s’il y avait quelque moyen de maintenir la pais.

» Après avoir placé les soldats de marine au sommet du moraï, qui formait un poste fort et avantageux, et laissé le commandement de ma petite troupe à M. Bligh, à qui j’enjoignis expressément de se tenir sur la défensive, je me rendis à bord de la Découverte, afin d’exposer au capitaine Clerke la situation dangereuse de. nos affaires. Dès que j’eus quitté mon poste, les naturels attaquèrent mon détachement à coups de pierres, et je fus à peine ar-