Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 30.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
HISTOIRE GÉNÉRALE


portement et à la colère, aurait peut-être mérité des reproches, si un fonds extrême d’humanité et de bienfaisance n’eût tempéré l’ardeur de ces premiers mouvemens de vivacité.

» Mais la persévérance continue et infatigable avec laquelle il suivait ses idées et ses plans formait le trait le plus saillant de son caractère ; les dangers ni les fatigues ne pouvaient l’arrêter ; et il n’avait pas besoin de ces momens de distraction et de repos nécessaires à tout le monde. Durant ses longs et ennuyeux voyages, son ardeur et son activité ne se ralentirent jamais un instant : jamais Les plaisirs ou les divertissemens qui se présentaient à lui ne l’occupèrent : si les intervalles de récréation auxquels il était impossible de se soustraire, et que nous attendions avec un empressement bien excusable sans doute aux yeux de tous ceux qui ont éprouvé la fatigue du service, ne lui offraient pas un moyen de préparer efficacement la réussite de ses projets, il les passait avec une sorte d’impatience.

» Il n’est pas besoin de citer ici les occasions où il développa ses qualités au milieu des grandes et importantes entreprises qui ont rempli les dernières années de sa vie ; je me contenterai d’exposer le résultat des services qu’il a rendus à la géographie et à la navigation.

» Il n’y a peut-être pas de science qui ait eu autant d’obligations à un seul homme que la géographie en a eu au capitaine Cook. Dans son premier voyage dans le grand Océan, il a