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HISTOIRE GÉNÉRALE


commandait alors l’escadre en station sur la côte d’Amérique. C’est là, comme je le lui ai ouï dire souvent, qu’au milieu d’un hiver rigoureux il lut Euclide pour la première fois, et qu’il s’adonna à l’étude des mathématiques et de l’astronomie, sans autre secours que celui de quelques livres et de son intelligence. Tandis qu’il cultivait et perfectionnait son esprit de cette manière, et qu’il suppléait au défaut de sa première éducation, il avait part aux actions les plus vives et les plus difficiles de la guerre d’Amérique. Sir Charles Saunders le chargea, au siège de Québec, de diverses missions de la plus haute importance ; ce fut lui qui pilota les bateaux à l’attaque de Montmorency ; il conduisit les embarcations aux hauteurs d’Abraham ; il examina le passage, et il posa des balises pour la sûreté des gros vaisseaux qui devaient remonter le fleuve. Le courage et l’habileté avec lesquels il remplit ces différentes commissions lui méritèrent l’amitié de sir Charles Saunders et du lord Colleville, qui continuèrent à le protéger jusqu’à leur mort, et qui lui donnèrent constamment des marques extrêmes de bienveillance et d’affection. À la fin de la guerre on l’envoya, d’après la demande du lord Colleville et de sir Hugh Palliser, reconnaître le golfe Saint-Laurent et les côtes de Terre-Neuve. Ce travail l’occupa jusqu’en 1767. À cette époque, sir Edouard Hawke le nomma commandant d’une expédition dans le grand Océan, qui avait pour but d’observer le