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DES VOYAGES


se passer ; il m’ordonna de tirer à balle sur ceux qui commenceraient à nous jeter des pierres, ou se conduiraient avec insolence. J’enjoignis donc au caporal de faire charger à balle, au lieu de petit plomb, les fusils des sentinelles.

» Peu de temps après notre retour aux tentes, un feu continu de mousqueterie, que nous entendîmes à bord de la Découverte, nous alarma ; nous remarquâmes qu’il était dirigé sur une pirogue qui faisait force de rame vers la côte, et qui était poursuivie par un de nos petits canots. Nous en conclûmes sur-le-champ qu’un vol avait occasioné ces coups de fusil, et le capitaine m’ordonna de le suivre avec un canot armé, afin d’arrêter, si nous le pouvions, l’équipage de la pirogue qui essayait de gagner le rivage : Nous courûmes vers l’endroit où nous supposions qu’elle débarquerait, mais nous arrivâmes trop tard, les insulaires avaient quitté leur embarcation, et ils s’étaient sauvés dans l’intérieur du pays.

» Nous ne savions pas que les choses volées avaient déjà été rendues ; d’après le grand nombre de coups de fusil que nous avions entendus, nous jugions qu’elles pouvaient être d’importance, et nous ne voulions pas renoncer à l’espoir de les recouvrer. Nous demandâmes à quelques insulaires le chemin qu’avait pris l’équipage de la pirogue, et nous suivîmes ses traces jusqu’à l’entrée de la nuit : nous voyant alors à environ trois milles de nos tentes, et soupçonnant que les naturels qui nous exci-