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HISTOIRE GÉNÉRALE


d’œil, que rencontrent ceux qui dans leurs rapports avec ces étrangers, doivent régler leurs démarches au milieu de tant d’incertitudes, où l’erreur la plus légère peut entraîner les suites les plus funestes. Que nos conjectures fussent vraies ou fausses, tout se passa paisiblement jusqu’au 13 dans l’après-dînée.

» L’officier qui commandait le détachement chargé de remplir les futailles de la Découverte vint me dire le soir que plusieurs chefs s’étaient rassemblés au puits, près de la plage, et qu’ils chassaient les insulaires que nous avions payés pour aider les matelots à rouler les tonneaux sur le rivage. Il ajouta que leur conduite lui paraissait très-suspecte, et qu’il s’attendait à être inquiété de nouveau. Je lui donnai donc, à sa demande, un soldat de marine, auquel je permis seulement de prendre sa baïonnette et son épée. L’officier revint bientôt m’apprendre que les insulaires s’étaient armés de pierres, et qu’ils devenaient très-turbulens : je me rendis sur les lieux, suivi d’un autre soldat de marine, armé de son fusil. Dès que les habitans de l’île me virent approcher, ils abandonnèrent leurs pierres, et quand j’eus parlé à quelques-uns des chefs, la populace qui causait l’émeute s’éloigna, et ceux des naturels qui voulurent nous aider à remplir nos barriques n’essuyèrent plus d’obstacles de la part de leurs compatriotes, Après avoir rétabli la tranquillité, j’allai trouver le capitaine Cook qui arrivait sur la pinasse ; je lui racontai ce qui venait de