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HISTOIRE GÉNÉRALE

» Le ciel fut nébuleux l’après-midi, et les coups de vent qui venaient de la terre étaient si forts que nous fûmes obligés de carguer toutes les voiles et de mettre en travers. Les pirogues nous quittèrent au commencement de l’orage, et M. Big eut à son retour la satisfaction de sauver une vieille femme et deux hommes, dont le vent avait fait chavirer l’embarcation au moment où ils s’efforçaient de gagner la côte. Outre ces trois malheureux, nous avions à bord un grand nombre de femmes que les insulaires, occupés de leur salut personnel avaient laissées parmi nous.

» Le master dit au capitaine qu’il avait débarqué dans un village, le seul qu’il eût aperçu à la côte septentrionale de la baie ; on lui avait indiqué des puits d’eau douce ; mais il ne les avait pas trouvés assez abondans ; il avait ensuite pénétré plus avant dans la baie, qui s’enfonce beaucoup dans l’intérieur du pays, et s’étend vers une montagne très-haute, visible de très-loin, et située à l’extrémité nord-ouest de l’île. Au lieu d’un mouillage sûr, ainsi que Britanni le lui avait fait espérer, le rivage était bas et rempli d’écueils ; un banc de rochers de corail plats s’étend le long du rivage, et se prolonge à plus d’un mille de la terre. Sur ces entrefaites, Britanni était parvenu à se sauver en cachette : nous jugeâmes qu’il craignait de revenir, parce que les informations n’avaient pas été exactes.

Le 7, malgré la continuation du temps ora-