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HISTOIRE GÉNÉRALE


service retenait presque constamment à bord en général, j’avais lieu d’être fort satisfait de leur bienveillance, et je ne puis redire trop souvent ou trop en détail combien l’amitié des prêtres à mon égard fat constante et sans réserve.

» Je fis de mon côté tous les efforts possibles pour gagner leur affection et mériter leur estime : j’eus le bonheur de réussir à tel point que, lorsqu’ils furent instruits de l’époque de notre appareillage, ils me pressèrent vivement de demeurer dans l’île, et qu’ils eurent recours aux offres les plus flatteuses pour me déterminer a cette résolution. Leur ayant répondu que le capitaine n’y consentirait pas, ils me proposèrent de m’emmener dans les montagnes et me dirent qu’ils m’y tiendraient caché jusqu’après le départ des vaisseaux : je les assurai de nouveau que notre commandant ne sortirait pas de la baie sans moi. Terriobou et Kaou allèrent alors trouver le capitaine, dont ils me croyaient le fils, et ils le prièrent formellement de me laisser dans leur pays. Ne voulant point les contrarier d’une manière positive sur une demande faite dans des intentions si bienveillantes, le capitaine leur représenta qu’il ne pouvait se séparer de moi pour le moment, mais qu’il reviendrait l’année suivante, et qu’il tacherait d’arranger cette affaire à leur satisfaction.

» Nous démarrâmes le 4, dès le grand matin, et nous sortîmes de la baie avec la Décou-